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La technique du déclencheur

Parmi les questions qu’on me pose à propos de certaines techniques de coaching, il y a celle-ci :

A quoi ça mène ? Où voulez-vous m’emmener avec tout ça ?

Par exemple, certaines personnes ne comprennent pas pourquoi il est si important d’apprendre à respirer en conscience. Lorsque j’ai lancé ZEN-COACH, une lectrice qui semblait intéressée m’a écrit qu’elle y adhérerait à une condition : qu’on ne lui parle pas de respiration ! Je lui ai répondu que sur les 15 articles, il y en avait un sur ce thème. Visiblement c’était un de trop, je n’ai plus eu de nouvelles…

La respiration en conscience apporte une chose essentielle : elle permet d’interagir consciemment, avec quelque chose qui fonctionne habituellement de façon inconsciente : vous sortez du pilotage automatique pour prendre les commandes ! Une fois que vous savez faire ça, vous pouvez adapter votre technique à d’autres prises de contrôle, au moment où certains automatismes apparaissent.

J’ai horreur des gens qui clapotent en mangeant (ça augmente mon niveau de stress automatiquement). Mais comme je ne peux pas toujours avoir le contrôle sur eux, il faut bien que j’aie le contrôle sur moi. Il me suffit de respirer en conscience pour me rappeler que je peux prendre le contrôle. D’autres types de contrôles apparaissent alors. Moins évidents peut-être, mais la respiration contrôlée m’en facilite l’accès.

Je vais vous donner un autre exemple :

Des enfants et des souris…

Lorsque mon fils ainé avait 2 ans, j’utilisais l’informatique pour lui apprendre les formes, les couleurs, la logique, les liens de cause à effet, etc. A l’époque (c’était il y a 24 ans) il y avait très peu de matériel et de logiciels adaptés aux enfants. Je lui ai donc acheté un clavier normal, que j’ai adapté à son usage en collant des étiquettes dessus. Etant analyste-programmeur (mon premier métier), je développais moi-même les logiciels éducatifs pour bébé (Adiboud’chou n’existait pas encore)…

J’ai tenté de lui apprendre à utiliser la souris… Rien à faire ! Il n’a pas réussi à s’en servir correctement avant l’âge de 4 ans. J’ai tout essayé, semaine après semaine, mais ça n’a rien donné jusqu’à ses 4 ans. J’en ai conclu que je n’avais pas la bonne méthode ou qu’il fallait faire des souris adaptées aux petites mains.

Avec mon deuxième fils, né 15 ans plus tard, je pensais que ça allait être plus facile. Les souris mécaniques ont été remplacées par des souris optiques, il y en avait de toutes les tailles et de toutes les couleurs. J’ai retenté l’expérience Même résultat… Il n’a pu l’utiliser qu’à partir de 4 ans.

Pour mes deux filles, même topo ! A force d’essayer et d’échouer, c’était devenu une évidence pédagogique : quelle que soit la motivation qui les attendait sur l’écran (même habiller Dora l’exploratrice !), la souris n’était pas utilisable avant l’âge de 4 ans… J’en ai conclu que la psychomotricité devait atteindre un certain stade, qui se situait aux alentours de cet âge.

Miracle technologique

Lorsque ma petite dernière (cinquième du nom) a eu 2 ans et demi, je n’ai plus eu besoin de la souris. Le tactile s’est démocratisé, et sur l’iPad que je venais d’acheter il y avait une multitude de jeux pour son âge. Une vraie merveille ! Soudainement, une petite fille de son âge pouvait utiliser l’informatique pour déplacer des objets, les superposer, les faire pivoter, zoomer… Tout ce qui nécessitait une souris avait trouvé un autre moyen d’être commandé, plus facile, car plus proche du réel que du virtuel. C’est alors qu’il s’est produit une chose étrange…

Quelques semaine plus tard, peut être un mois, je l’ai surprise en train de jouer à l’ordinateur avec la souris, du haut de ses 2 ans et demi… J’étais vraiment surpris, car je n’ai même pas essayé de lui apprendre comment faire. D’une part tout ce que je voulais lui apprendre était accessible via le tactile, d’autre part, après quatre expériences sans succès, j’étais convaincu qu’il faudrait attendre encore 1 an et demi pour lui faire utiliser la souris… Mais ma fille venait de me prouver le contraire !

Est-elle plus douée que mes autres enfants ? A-t-elle bénéficié de l’enseignement de ses sœurs, plus pédagogues que moi, n’ayant pas «d’impossibles» programmés en elles ?

C’est possible… Tout est possible. Mais il y a une autre théorie : celle du déclencher.

Le déclencheur

L’usage du tactile est très proche (conceptuellement parlant) de l’usage de la souris. Le principe est différent techniquement, mais pour un enfant qui «nait dedans», habiller Dora en faisant glisser son doigt sur l’écran ou habiller Dora en faisant un cliquer-glisser, c’est analogue une fois qu’on a assimilé le principe. Mais pour assimiler ça, il fallait quelque chose qui «mène vers…». Un outil intermédiaire qui permet d’atteindre l’objectif afin de le rendre motivant. Une fois que l’objectif devient atteignable, on peut changer d’outil, et même s’il est plus complexe, on s’y adapte…

On en revient au POURQUOI-FAIRE qui est essentiel, et au COMMENT-FAIRE qui est interchangeable.

Trouver un DECLENCHEUR, même hors sujet, qui permet de passer à l’action dans un domaine choisi par le coaché, et l’une des fonctions premières du coach…

Mes clients s’étonnent parfois lorsque je leur fais utiliser des cubes, des anneaux, des jeux de cartes, des baguettes, des jeux-vidéo (appelés «serious games»)… Mais une fois qu’ils ont compris que c’est pour créer une connexion, une analogie avec quelque chose de plus complexe, ils acceptent de me suivre, pour «aller vers».

Les déclencheurs permettent d’acquérir des réflexes physiques et mentaux, qui rendent les choses possibles une fois qu’on a visualisé un résultat ou les prémices d’un résultat. C’est une passerelle entre le possible et le soi-disant «impossible».

La technique

Vous voulez allez vers quelque chose de complexe, cherchez un déclencheur qui en facilite l’accès. C’est parfois difficile en solo. C’est pourquoi on dit souvent qu’un coach est un facilitateur, car il a plus d’un tour dans son sac. Un coach se forme, s’informe, partage ses connaissances, s’intéresse à différents univers sans préjugés… Etablit un budget pour développer sa boite à outils.

Les coachs ont besoin d’une boite à outils bien fournie, adaptable à leurs clients. En tant qu’auto-coach, vous avez aussi besoin de sélectionner vos outils : ceux qui auront un impact sur vous. Amusez-vous à faire des choses qui n’ont apparemment rien à voir avec l’objectif : vous devez classer des documents ? Commencez par mélanger un jeu de cartes, et regroupez-les ensuite par couleur et par valeur croissante. Après cette action, continuez à jouer avec vos documents !

Le jeu vous permettra d’aller vers…

A++

Stéphane SOLOMON

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Max POYET
Max POYET
10 années il y a

Bonjour Stéphane.
Dubitatif vous me voyez là, avec le jeu de cartes. Un de mes principaux sujets de procrastination est justement le rangement de documents, au bureau, parce qu’à la maison, mon épouse étant très douée et je la laisse faire. Documents papiers d’une part, car il est toujours utile d’avoir du papier, ne serait-ce que pour pouvoir annoter (je sais, il existe des petits logiciels pour le faire en informatique, mais ce n’est pas pareil. J’ai grandi avec les livres…) et documents informatiques. Et là, la simplification due au “clic”, la facilité de copie et de recopie aidant, bref, j’en pose de partout histoire de les retrouver… ce qui est vrai parfois, mais pas satisfaisant. Pourtant, classer un jeu de carte, ça va, merci.
J’attends avec impatience vos réflexions sur le sujet.
Merci en tout cas pour vos mots réguliers, sympathiques et revigorants. Gardez-nous votre indulgence et votre amicale pression pour nous sortir un peu la tête de l’eau.
Très cordialement,
Max.

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