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Une technique pour dire NON

Une technique pour dire NON

Vous avez du mal à dire NON ? Utilisez la technique que voici. Vous allez voir, elle vous sauvera d’un tas de situations périlleuses. Un patron abusif, un salarié gourmand, un vendeur insistant, une femme envahissante, un homme entreprenant…

Cette technique est facile. Elle se déroule en 4 étapes, et demande très peu d’imagination.

Etape 1 – La pensée sublime

Choisissez un mouvement reconnu, une croyance populaire, une citation célèbre… Bref, quelque chose que personne ne peut réfuter. Nous allons appeler ça la pensée sublime.

Etape 2 – l’opposition créative

Prenez la proposition à laquelle vous voulez dire NON pour des raisons inavouables (ou même si vous ne savez pas pourquoi), et utilisez votre imagination pour créer une opposition entre la proposition et la pensée sublime. Ce qui rendra automatiquement la proposition indécente, obscure, perverse, etc.

Etape 3 – L’indignation intérieure

En réalité, il y a une sous-étape pendant laquelle vous devez vous convaincre (quitte à vous mentir) que l’idée qui a germé pendant l’étape 2 est bien la raison pour laquelle vous allez dire NON. Indignez-vous en une phrase ! Trouvez la bonne formule, c’est un peu comme l’objet d’un e-mail. Il faut donner envie de lire la suite. Utilisez un mot fort (liberté, égalité fraternité, justice, solidarité, écologie, parité, etc.) pour créer l’intérêt.

Etape 4 – Argumentation

Argumentez autour de vos valeurs en vous focalisant sur votre pensée sublime. C’est particulièrement puissant, en particulier si un auditoire vous écoute. Avec un discours bien rôdé, vous allez mettre tout le monde de votre côté avant même de dire NON. Lâchez enfin votre pensée sublime, comme si vous vouliez provoquer des applaudissements. Enfin, dites NON sous une forme lyrique ! Ce sera un coup de massue qui assommera votre adversaire.

EXEMPLE :

Supposons que vous vouliez dire NON à ma proposition d’adhérer à ATTITUDE-COACH. Vous avez vu que j’ai déployé beaucoup d’arguments pour simplifier l’accès à l’expérience. Il va donc falloir faire preuve de créativité.

En parcourant la proposition, vous allez trouver votre idée sublime : le Féminisme. C’est une valeur légitime, c’est même un mouvement de plus en plus puissant. Un schéma de pensée, une philosophie, une mission qui vous donne l’avantage d’une argumentation riche, et d’un public conquis. Vous avez votre idée sublime, Vous avez fini l’étape 1.

Etape 2 : vous savez que le fond de la proposition est beaucoup plus subtil, et qu’elle ne peut être réduite à une seule idée. Mais votre but est de dire NON ! Vous allez donc volontairement réduire le débat en opposant le féminisme à la proposition.

Etape 3 : Indignez-vous, en vous référant à l’histoire de la princesse merveilleuse : «encore une histoire de mariage forcé où les hommes ont tout pouvoir ! C’est trop fort de café ! Comment ose-t-on utiliser un tel teaser au XXIème siècle ? Ca ne peut pas être une maladresse, c’est forcément VOLONTAIRE ! Stéphane SOLOMON est un sexiste, un sale type qui utilise des messages subliminaux anti-femmes. Je l’ai percé à jour !». Lancez votre objet : «Et en plus, vous êtes sexiste !»

Enfin, lâchez-vous sur l’agresseur de l’humanité. Dites à quel point vous représentez le bien, et lui représente le mal. Criez votre NON, et savourez les applaudissements !

Ce qui donne ceci :

Et en plus, vous êtes sexiste !

Toute ma vie, je me suis battue dans un monde d’hommes pour prendre ma place ! Je n’y suis pas arrivée par népotisme ou par promotion canapé, je m’y suis hissée à la force des bras ! Et voilà que vous débarquez avec votre conte sexiste pour nous faire avaler des sornettes moralisatrices de comptoir ! Vous voulez que j’adhère à ça ? Vous voulez que je cautionne votre action en y prêtant ma voix ? Pour nous mener vers un acte incivil, rétrograde et cynique, vous vous servez d’un argumentaire basé sur la confiance. Mais on peut lire facilement dans votre jeu. Alors je dis NON et je le revendique ! C’est un abus de confiance !

(N’oubliez pas le coup de pied dans les valseuses à la fin, ça peut faire son effet sur les personnes qui ne portent pas de coquille).

A noter que vous pouvez prendre n’importe quelle pensée sublime, même si elle vous mène vers une argumentation contraire. Par exemple :

Un peu d’imagination que diable !

Toute mon enfance, j’ai été bercé avec des contes à dormir debout où les hommes s’agenouillaient devant les femmes et se battaient pour elles. Vous auriez pu faire preuve d’imagination en créant un conte où les femmes se disputent un prince. Ca nous aurait changé nos paradigme. Mais non ! vous qui prônez la différence, la distinction, le «penser autrement», vous nous servez un conte classique qui est sensé nous amener vers des attitudes gagnantes ! Ne vous étonnez pas si on vous dit NON !

Voyez ! Vous pouvez partir du même texte, et en faire ce que vous voulez. Du moment que vous le dénaturez de sa fonction originale, c’est facile, car en réalité, vous n’êtes plus dans le sujet, vous êtes dans un hors sujet facile à légitimer.

Prenez un modèle

Observez les politiques et les chroniqueurs TV pour vous en inspirer. C’est toujours la même technique à quelques variantes près. Que ce soit pour critiquer un livre, un film, une chanson,une religion, ou un mouvement politique, il suffit de réduire la complexité de l’objet à critiquer, à quelque chose de simple et de politiquement incorrect. Vous trouverez toujours un moyen.

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Jose
Jose
10 années il y a

Quel négativisme! Alors qu’on aurait tant besoin d’une approche positive en ces temps difficiles de crise et de repli sur soi.

C’est un peu facile d’encourager tout le monde à dire non sous des pretextes fallacieux , en tapant au passage sur les patrons (qui crée de l’emploi en France?), les vendeurs (soumis à des pressions et frustrations terribles pour des salaires de misère), les femmes (qui n’ont pas la chance de naître homme), les hommes (qui vice-versa), et le reste…

Face à tant de négatif, moi je dis Non, parce que Oui.

Jose
Jose
10 années il y a
Répondre à  Stéphane SOLOMON

Cher Stéphane,

J’essayais juste votre technique pour rire! Je suis à présent partagé entre l’amusement de vous avoir “bien attrapé”, et l’embarras d’avoir été pris au premier degré :). Ne changez rien. J’apprécie énormément vos articles.

Bien cordialement.

Jose

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